Table of Contents
Tu as plein de distractions, d’idées qui te passent par la tête !
Voilà tu as décidé de prier, tu prends un certain temps et plutôt que de prier c’est l’embouteillage des pensées qui t’agite et te fatigue. Il suffit que tu sois un moment inactif pour te souvenir de toutes les choses que tu dois faire !
Alors peut-être que le découragement n’est pas loin, tu te dis peut être déjà que tu n’es pas fait pour cela, que c’est la vocation des moines de prier eux qui ne foutent rien dans leurs monastères !!! Oh la la stop. Tu es juste devant le fonctionnement normal de ton esprit.
Ton esprit comme le mien est fait ainsi qu’il ne sait pas s’arrêter. Même la nuit, tu as du le remarquer il continue en tâche de fond ! Alors STOP au découragement. C’est juste là que la prière commence. Avant de devenir un dialogue avec Dieu la prière est déjà un acte personnel de présence à soi dans l’instant présent et donc à son esprit, son corps, et son cœur.
Lorsque tu t’arrêtes pour prier tout simplement, ton esprit te dit qu’il est là et qu’il ne sait pas faire autre chose que s’agiter d’une idée à l’autre. Considère-le comme le courant d’une rivière. Il passe, il mène les pensées les unes après les autres et elles peuvent ainsi s’éloigner tranquillement. Toi, tu restes sur la berge, et tu peux observer cela. Tu n’es ni le courant, ni les pensées qui sont comme des feuilles emportées sur le courant. Tu es celui qui regarde cela, les yeux amusés. C’est l’étrange nature de ton esprit.
Tu t’ennuies
Basiquement, l’ennui vient du fait que tu attends quelque chose qui ne vient pas. Ce n’est pas étonnant. Tu es habitué à travailler, te distraire… et chaque fois tu fais quelque chose pour obtenir ce que tu veux. C’est assez logique non ? Eh bien l’ennui est alors une bonne chose. Les psys disent qu’il est très important pour les enfants de s’ennuyer de temps en temps. Cela stimule leur imagination et leur capacité à inventer, créer. C’est que l’imagination est la porte de leur vie intérieure. Le philosophe Henry Bergson a révolutionné l’idée que nous avons de l’imagination. Alors que certains faisaient d’elle la « folle du logis », il a montré qu’il y a une imagination « créatrice ».
L’ennui est donc effectivement une étape dans ton adaptation à la vie intérieure. Une étape déroutante, car tu dois attendre que ton esprit tourné vers l’extérieur se tourne vers l’intérieur. Qu’il soit attentif aux événements qui arrivent à l’intérieur. Effectivement oui ! il se passe plein de choses en toi dont tu n’as, (si tu lis cet article) que peu conscience.
Si tu tournes ton regard vers l’intérieur, il faut un moment pour t’habituer. Un peu comme lorsqu’en auto, tu rentres dans un tunnel de montagne qui n’est pas éclairé. Il faut un moment pour que tes yeux commencent à voir. L’ennui est presque toujours le signe que cette adaptation est en cours.
Autre distraction : tu dors
Ha ha ha ! 😉 cette fois-ci, tu as joué la carte de l’adaptation à fond. Ce sommeil peut avoir beaucoup de raisons. La première qui est très simple c’est que tu es fatigué. C’est comme si ton corps te dit. Ah enfin un peu de repos ! Et il en profite pour récupérer. C’est très bien et je ne peux que t’encourager à prendre le repos dont tu as besoin. Chacun a besoin chaque nuit d’au moins 7 heures de sommeil. Tu en es où du respect de ton corps ?
Le sommeil te rappelle que ta vie a besoin d’un équilibre. Entre le rythme de tes pensées, de tes affections et aussi le rythme biologique de ton corps. Le moment de la prière est bien sûr un moment où tu vas dialoguer avec Dieu, mais le véhicule, le lieu, de cette rencontre, c’est ton corps.
Entrer dans la prière n’est pas un acte comme les autres, il est un acte de sagesse. C’est-à-dire qu’il implique toutes les dimensions de ton être, corps, âme, et esprit. C’est pourquoi dans la deuxième partie de ce post, je te parlerai de la façon de mettre en action toutes les dimensions physiologiques, mentale et affective de ton être au moment de la prière et de la méditation. C’est essentiel et c’est une école de sagesse.
Fais l’expérience de la prière
qui change la vie
Une retraite en ligne à faire de chez toi
Tu penses à un sujet spirituel, tu lis
Il est évident que lire, et avoir des pensées spirituelles est important, car cela nourrit ta vie. Mais durant le moment de la prière, c’est une distraction pire que les autres. Elle est somme toute peu différente de « toutes les idées » qui habitent ton esprit et qui ont tendance à t’envahir dès que tu te poses. Eh bien, même si le sujet est spirituel, c’est aussi une distraction. Et elle est d’autant plus gênante qu’elle te fait croire que tu es devenu un grand spirituel. Car bien sûr ce n’est pas le contenu de tes pensées qui font de toi un être spirituel, c’est la manière avec laquelle tu es présent au réel et à la réalité de la présence divine dans ta vie, à sa parole. Ce point est particulièrement important, parce que c’est là que tu trouves la racine de l’orgueil spirituel. Cet orgueil spirituel qui est vraiment la peste de la vie intérieure.
Tu ressens de fortes émotions en priant, c’est aussi une distraction !
C’est une raison habituelle de trouble dans la vie de prière : tu en viens à un moment où tu dis « je ne sens plus rien ». Que faire, comment continuer. Autant la distraction peut être dans les pensées, autant elle peut être dans l’émotivité. Les émotions durant la prière sont souvent des distractions affectives. Ces émotions d’exaltation, de grande joie, de profonde paix sont des moments que, probablement, tu connais. Ces moments sont à la fois importants, car grâce à eux tu « goûtes » comme il est bon d’être là en prière. Et en même temps, par l’importance que tu leur donnes, ils sont problématiques. Car la prière, c’est un chemin, et ces émotions sont une étape de ton chemin. C’est-à-dire qu’ils sont bons au moment ou ils arrivent. Mais si tu veux avancer, il est nécessaire de les laisser pour t’aventurer plus loin. Si tu t’attaches à eux, tu restes sur place. Pour ma part, je suis resté coincé dans cette recherche plus de dix ans. C’est pourquoi je me permets de te mettre en garde.
Développe tes sens spirituels
Il faut encore préciser qu’une autre « affectivité » plus délicate avec le temps va se développer en toi, qui est une capacité de savoir « ce qui est bon » et ce qui est inutile pour toi. Ce n’est pas alors à proprement parler des émotions, mais une sorte de sensibilité à la vérité. Justement ces yeux, ces oreilles, ce toucher « spirituel » se développe lorsque tu as réussi à commencer à vivre le détachement de ces émotions « fortes » qui aveuglent le cœur.
Je tiens encore à préciser que ce passage de l’émotion forte à la sensibilité du cœur, n’est, d’après ce que je sais et connais jamais terminé. L’attitude juste est donc d’accueillir, sans juger, les « émotions fortes » et de les laisser repartir sans tristesse, avec détachement. En s’attachant justement à se rendre présent au présent de l’instant.
Les sens spirituels chez Pascal Ide
Ultime distraction : tu as mal ici et là !
Eh oui, c’est souvent par le corps que rentre l’envie d’abandonner. Une douleur, un siège mal foutu, la luminosité trop forte ou trop faible… Le bruit ambiant… Tellement de raisons pour abandonner. Et en fait, lorsque tu penses ainsi, tu fais de ton corps un ennemi. Alors que c’est ton corps qui te donne la possibilité d’être là en cet endroit précis. Il est le lien entre ton esprit et le grand monde et les autres humains. Avoir mal est très utile. Imagine que lorsque tu mets ta main dans une eau trop chaude, tu ne ressentes pas la douleur. Ta main serait cuite et morte en une minute ! La douleur est une information sur l’état actuel de ta façon d’habiter dans ce monde. Et cette information est cruciale au moment de la prière.
Tu peux donc considérer, les sensations, les douleurs de ton corps au moment de la prière comme un état des lieux de ta manière d’habiter dans ce monde et devant ton Dieu. Ton empressement à prendre un cachet pour supprimer la douleur de ta tête par exemple peut être un refus de voir que tu ne t’accordes pas assez de sommeil. Une difficulté à respirer peut vouloir te dire que tu es à l’étroit dans tes pensées et dans ta vie. Même une maladie peut vouloir te signaler que tu oublies une partie importante de ton existence.
Alors que faire de ces sensations corporelles durant la prière, juste les accueillir comme une part de la réalité. Les intégrer dans ta capacité à être présent dans l’instant.
Tu peux aussi voir ces articles :