Notre vie est un combat dans une guerre .. qui est gagnée d’avance. Nous qui sommes ressuscités avec le Christ, nous ne nous connaissons pas vraiment nous-mêmes totalement. La valeur profonde de ces choses reste cachée.
La résurrection jour nouveau
La semaine sainte nous a rappelé la semaine de la création. C’est ça le but de notre liturgie de la semaine sainte. Avec la résurrection du Seigneur, nous avons reçu une nouvelle semaine, un nouveau jour qui ne se termine pas, un jour en dehors du temps. C’est pourquoi, après sept jours, le psaume nous dit : « Voici le jour que le Seigneur a fait ». Il y a donc une nouveauté radicale après la résurrection. C’est pourquoi Saint Paul nous dit dans sa lettre aux colossiens :
« Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Attachez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre car vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire ». ( Co 3/ 1-4).
Notre vie est cachée dès maintenant avec le Christ. Bien sûr notre vie continue dans le chemin de la vie normal, mais illuminée par cette lumière qui ne se termine pas. Notre vie est un combat dans une guerre .. qui est gagnée d’avance. Nous qui sommes ressuscités avec le Christ, nous ne nous connaissons pas nous-mêmes totalement. La valeur de ces choses est cachée. Pour Thérèse d’Avila la valeur de ce que nous vivons n’est pas dans la réussite, qu’elle soit morale ou mondaine, mais elle dépend du degré d’union au christ dont il procède.
Le vrai temple de Dieu
Le vrai temple de Jésus ne se construit que par les œuvres de charité. Ce qui reste de nos vies est une opportunité pour faire apparaître cette union avec le Christ. Tout ce que nous faisons, c’est pour la gloire de Dieu. Le sens de ces années, c’est de répandre la vie partout où nous passons puisque nous avons du temps. Le but du chrétien « post résurrection » c’est que le monde voie à travers sa vie la vérité de Jésus ressuscité d’entre les morts. Que je sois dans la force ou la faiblesse, mon but est que le Christ soit révélé à travers ma vie telle qu’elle est. Jésus a vaincu la mort et c’est ça le point décisif dans ma vie. Ces paroles sont faciles à dire, mais difficile à appliquer parce que notre chair est programmée sur l’égoïsme. Notre corps est marqué par sa nature terrestre et gauchie par le péché, mais en même temps il y a une onction de l’Esprit Saint qui vient corriger, illuminer cette nature. Saint Paul nous rappelle dans sa lettre aux Corinthiens le chapitre 3 : « Celui qui a dit que la lumière soit, c’est lui qui a illuminé nos cœurs ». Et cette lumière, c’est elle qui illumine les niveaux de notre vie.
Les apparitions après la résurrection
Nous voyons dans les apparitions de Jésus une répétition de plusieurs éléments. Le premier c’est quand
les gens ne le connaissent pas à travers ses apparitions. De cette façon, Jésus est présent dans notre vie et
est inconnu. Jésus donne des signes de sa présence :
- Le premier signe : Jésus appelle chacun par son nom. Le Seigneur me connaît par mon nom et il
peut m’appeler par mon nom et je peux l’écouter. Il connaît même mieux que moi mon propre
nom. Et du coup, la sainteté qui n’est autre que la vie selon ce « jour nouveau » est ma vraie personnalité. - Le deuxième signe : la manifestation de ses blessures. La résurrection est au milieu de ces blessures qui ne se ferment pas et ces blessures restent une source de bénédiction. Nous ne connaissons notre résurrection avec le Christ que quand nous réalisons que nos blessures ouvertes sont source de vie, pour nous et pour les autres. Je sais que je suis dans la présence de Jésus ressuscité quand je peux me réconcilier avec ma faiblesse et que cela me permet de comprendre la faiblesse de l’autre et de l’aider.
- Le troisième signe : Jésus ouvre les esprits des disciples pour qu’ils comprennent les écritures. A
ce moment-là, ils le reconnaissent. Comme si le sens des apparitions était de nous permettre de
comprendre la résurrection de Jésus dans nos vies au milieu de nos tristesses. Ce que Dieu a
promis dans l’Ancien Testament, qu’il transformera notre cœur de pierre en un cœur de chair, il le
réalise en nous dans ces récits. À cause de la résurrection, qui a réparé ce qui s’est passé entre
Caen et Abel, je peux prendre soin de l’autre sans même le connaître. Dans les récits de l’écriture
je trouve ma propre vie. Luc nous rapporte que les disciples n’osaient pas croire parce qu’ils étaient « plein de joie ». Comme si nous n’acceptions pas ce taux de joie. Nous nous sommes habitués de vivre dans le cercle des sept jours et nous ne croyons pas que le huitième jour est arrivé. La résurrection de Jésus nous fait passer des habitudes de la tristesse aux habitudes de la joie.