Comprendre, ressentir les évènements comme Jésus dans son cœur permet d’entrer dans le vrai sens des différents évènements de la passion. Car on peut les voir de dehors. On peut regarder l’horreur de la torture. Et c’est réel. Et cela sans oublier de regarder ce que vis Jésus dans son cœur. Dans ce lieu où il a décidé de se donner. Voilà l’enjeu de cette semaine, de nous installer dans la contemplation du cœur de Jésus qui se prépare à vivre la passion.
Le bon berger donne sa vie pour ses brebis
L’écriture appelle Dieu lui-même le berger d’Israël, qui le fait paître sur des verts pâturages. Ce Dieu qui prend soin de son peuple et qui enflamme contre les dirigeants du peuple qu’il traite de mauvais bergers. Le bon berger donne sa vie, affronte le loup, car il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent. On peut comprendre la passion comme l’œuvre du berger qui défend son troupeau contre le non-sens. Contre l’écrasement de la personne humaine. Le bon berger vient combattre le combat que vit toute personne jugée, maltraitée, humiliée. L’histoire est pleine de ces vies écrasées qui semblent n’avoir aucun sens, n’être remarquées par personne… Tous ces anonymes à qui le mauvais esprit semble dire « tu n’existes pas, tu n’as aucune importance, ta vie ne vaut rien… » le bon berger leur montre qu’il désire vivre cette situation comme eux et leur montrer que dans le regard de Dieu « ta vie à de l’importance, une valeur infinie », toute âme est une hostie et toute vie est une messe, une offrande d’amour.
La kénose,
Dieu se vide de lui-même Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la « kénose » la descente de Dieu dans la chair et dans la mort, n’est pas un fruit du hasard, ou une mésaventure de Dieu … c’est un choix délibéré. C’est-à-dire que le projet de Dieu, aussi difficile à comprendre que ce soit est de vivre ce moment. C’est pourquoi Jésus appelle cette heure « son heure » c’est-à-dire le moment clé de sa vie. Les douleurs de l’enfantement Le monde, son sauveur, et chacun de nous est dans cette douleur de l’enfantement d’un monde nouveau que Dieu crée. L’apocalypse dit « voici que je fais toute chose nouvelle ». Méditer sur la passion c’est voir chaque chose comme la naissance d’une création nouvelle. Mystérieusement bien sur… La métaphore de l’enfantement est une chose à méditer. En effet la femme qui enfante souffre beaucoup, pourtant c’est un évènement joyeux… méditer sur le « contenu » du cœur de Jésus dans sa passion c’est scruter le joyeux au cœur de l’horreur de la torture Le nom « christ » ou « Fils » contient une identité unique. Quand le père regarde le Fils, il voit le Christ, cet homme Dieu, qui a reçu l’onction. Et c’est ce nom secret que Jésus accomplit dans la passion. C’est son heure, c’est-à-dire le jour ou il réalise sa vocation profonde, dans une totale confiance dans le père.