Dans la contemplation du mystère, le visible devient une route pour l’invisible. C’est une clé pour aller plus loin. Celui qui rentre avec avidité pour posséder ou expliquer le mystère ne le saisit pas. Mais le mystère se révèle à celui qui le reçoit avec humilité. Notre rentrée dans la passion de notre Seigneur c’est la rentrée dans un mystère.
Entrer dans le mystère de la passion
Aujourd’hui nous abordons une nouvelle étape qui est la contemplation de Jésus alors que son « heure »est venue. Gabriel Marcel (philosophe) dit que l’on ne peut pas comprendre un mystère… car c’est lui qui nous comprend. Et donc l’enjeu pour nous dans cette période est de progresser dans la compréhension du mystère du Fils. Il s’agit moins pour nous de faire un effort intellectuel, ou de méditation que de passetr du temps en présence du mystère avec Jésus en répondant à son appel au jardin de getsémani : « restez, veillez et priez ». Cette nouvelle étape de notre retraite n’est pas la plus facile parce qu’elle nous fait rentrer dans le mystère de la passion de notre Seigneur et de sa mort. La passion du Seigneur est un mystère et cela veut dire que nous y entrons beaucoup plus que nous la comprennons. Nous ne pouvons pas le posséder.
la contemplation du visible qui nous fait entrer dans le mystère
Pour contempler le mystère ce que je peux voir, le monde visible, est un chemin qui me permet de percevoir ce qui est invisible. C’est une clé pour aller plus loin. Celui qui rentre avec avidité pour posséder ou expliquer le mystère ne peut pas le saisir. Mais le mystère se révèle à celui qui le reçoit avec humilité. Pourquoi a-t-il fallu que le Christ rentre dans sa passion ? Il est bien possible que nous n’ayons pas de réponse, nous allons seulement tacher d’entrer dans le mystère et et de le comprendre le coeur et non pas de façon cérébrale.
Est-ce que la volonté du Père c’est la mort et de la souffrance du Fils ? Pour quoi le Fils demande au Père que cette volonté soit faite et non pas la sienne ? La rentrée dans la souffrance du Christ va aussi mettre notre foi à l’épreuve et manifester à quel point nous sommes affermis dans la confiance en Dieu. Jésus à Getsémani, à été raffermi dans la volonté du Père jusques dans la souffrance et la mort. Est-ce que Dieu aime la vie ? Est-ce que Dieu est fidèle dans ses promesses ? Jésus répond à cette question en rentrant dans le mystère de la mort. Avec cette confiance dans le Père qui le porte à chaque instant.
le mystère de l’heure de Jésus
Cet instant est l’heure, Jésus l’a nommé et a demandé de Dieu qu’elle soit éloignée. Comme si elle était un temps particulier. Jésus dit :
Est-ce que Jésus veut que nous obtenions de l’argent et des armes ? Pourquoi a -t-il dit cette parole ? Ce que cela veut dire c’est qu’il y a des temps différents, il y a le temps de la joie, celui de la peine, et aussi celui de la révélation d’un mystère très difficile: le « temps de Jésus ». Celui qui lit sans discerner les temps spécifiques ne peut saisir cela. Il y a un temps pour que nous soyons doux comme les colombes et il y a un temps pour que nous soyons sages comme les serpents. Dans Jean 9/4, Jésus dit à ses disciples :
« Il faut que je fasse tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler.
Cette nuit est, pour Jésus, la dernière étape dans laquelle les gens l’ont mené à un endroit qui eux-mêmes ont choisi pour lui. Dans l’évangile de Jean Jésus dit :
Le prince de ce monde n’a pas de pouvoir sur Jésus, mais cette heure arrive pour que se révèle l’amour de Jésus pour le Père et pour le monde.
Entrer en communion avec le Christ
Pour que nous puissions rentrer dans ce temps nous devons savoir comment les disciples y sont rentrés. Trois exemples nous aident :
L’attitude de Judas qui a refusé ce temps et a livré Jésus. Il l’a livré parce qu’il attendait que Jésus annule ce temps où il apparaît comme faible.
L’attitude de Pierre et des apôtres qui rentrent dans le temps malgré eux, ne comprenant rien. Jésus dit à Saint Pierre : « Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard. » ( Jn 13/36). Jésus a promis à Pierre qu’il ne comprendra rien maintenant mais qu’il comprendra plus tard. Et alors il suivra Jésus. Comme Pierre, même si nous rentrons malgré notre incompréhension dans cette heure, nous comprendrons ensuite. Jésus nous le promet et il s’engage ainsi à nous accompagner pour pénétrer ce mystère-là.
L’attitude de Marie. Enfin, Nous pouvons rentrer dans ce temps selon la manière de Marie, la mère de Jésus. Dans les noces de Cana Jésus montre à sa mère que ce n’est pas encore le temps, ce n’est pas l’heure. L’heure c’est le temps de Marie, Parce que quand l’heure vient la mère de Jésus apparaît. C’est pourquoi elle dit aux serviteurs de lui obéir. La transformation de l’eau est le signe de la transformation du sang de Jésus au nouveau vin. Et quand il la voit devant la croix il ne la repousse plus car l’heure est venue. Dans ce nouveau temps de notre retraite nous allons demander la grâce : de sentir ce que Jésus a expérimenté et ce qu’il a souffert pour moi et de ressentir la confusion parce que je ne suis pas au même niveau des sentiments du Seigneur.
Contrairement à Marie, les disciples ne semblent pas réussir à saisir ce qui est en jeu dans l’heure de Jésus. Nous leur ressemblons un peu. Il meurt pour eux et leur donne l’Église ce lieu du salut. Il n’est pas possible qu’ils saisissent la profondeur de tout ce qui est en jeu durant cette « heure de Jésus » mais de ressentir le décalage entre ce que Dieu donne, sa proposition d’amour et l’incapacité de l’accueillir dans laquelle nous nous trouvons : voilà le fruit pour nous de cette heure. C’est ce sentiment que l’on traduit par « confusion » . Je suis découvre l’amour gratuit de Dieu et en même temps mon impossibilité à y correspondre. C’est un sentiment désagréable, mais il est nécessaire, il permet aux apôtres « le temps venu » d’être prêts eux aussi à donner leur vie. C’est sur le sang des martyrs qu’est bâtit la fondation de l’église. La perte d’une image de Dieu (une idole) et la découverte d’un nouveau visage de Dieu. Ce temps est une absence et une perte. Nous voyons dans le cantique des cantiques :
Ce sentiment d’absence vide Jésus, Marie et les apôtres l’ont vécu. Jésus l’a ressenti devant son Père.
Quel est le rôle de ce temps ? Est-ce pour la purification ? Ce temps nous prépare en tout cas à une nouvelle connaissance. Dans 1 Rois 19, Saint Elie apparaît en train de tuer les prêtres des idoles. Après la menace de Jézabel, le silence de Dieu se fait et il est obligé à la fuir et dormir sous un arbre et dire : « C’est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères ». Le sommeil est le désir de mourir. L’ange de Dieu lui appait et l’encourage et lui dit de manger ( le signe de la vie). Il trouve alors la force d’arriver jusqu’au au Mont Horeb. C’est là qu’il vient pour questionner Dieu. C’est ici que Dieu s’est manifesté dans la fumée, le feu, le tremblement de terre… C’est l’image que Elie a de Dieu et qui tout d’un coup est en crise. Dieu semble silencieux et le feu ne veut plus descendre pour consumer Gésabel. Et le prophète à peur pour sa vie d’une part mais aussi il ne comprend plus Dieu… lui qui est prophète… Et il fait l’expérience dans la grotte que Dieu n’était pas dans le feu ni dans la tempête mais dans la brise et le silence. Après l’absence de Dieu, Dieu se montre sous un nouveau visage.
L’expérience de l’absence est très importante parce que l’élu croit que sa mission sa son engagement lui donne des droits sur Dieu. Et quand il croit avoir trouvé Dieu, il ne trouve qu’une idole, une projection qu’il a immaginé. Nous ne pouvons pas posséder notre expérience avec Dieu. L’expérience de l’absence est nécessaire parce qu’elle est une préparation à une plus expérience plus profonde encore.
Donc quelle est cette nouvelle expérience qui va se révéler à travers la mort de Jésus ? La résurrection est la nouvelle expérience. La résurrection c’est que je puisse être au milieu du monde sans peur, que je sois dans une relation avec avec un « Dieu absent » et que j’aie la confiance qu’il est présent malgré les apparences. Ce temps est fatiguant parce que nous allons nous apparaître, aux yeux de ceux qui n ‘ont pas la foi, comme des faux prophetes qui mentent; et comme si Dieu est absent et qu’il n’était pas avec nous. Ce temps est nécessaire et nous ne connaissons pas son importance mais Dieu va nous se faire connaître d’une nouvelle façon. Nous allons rentrer dans le temps à travers quelques lieux de évangéliques. Et durant la semaine sainte nous allons revoir tous les endroits.
- Premier endroi : le cénacle le lieu des sacrements.
- Le deuxième endroit c’est le jardin des oliviers- la relation du Fils avec le Père.
- Le troisième endroit c’est les tribunaux et
- le quatrième endroit c’est le Golgotha. Nous allons regarder seulement le Seigneur Jésus durant ces quelques semaines. les lieux de la passion :
le cénacle Le cénacle est le lieu de l’eucharistie. Jésus dit à ses disciples que le chemin est long et ils ont besoin de d’etre soutenu, c’est-à-dire de communion au corps du Seigneur. L’Eucharistie est la nourriture de l’église jusqu’à son accomplissement. Dans le livre de l’apocalypse il est question de la manne cachée qui est l’eucharistie. La nourriture est une chose très vitale pour nous. Parce que je comprends le sens de la nourriture je comprends ce que veut dire que le Seigneur s’est offert lui-même comme nourriture. Le Seigneur nous encourage car nous sommes exposés au yeux du monde. Elle est nourriture et elle suppose que nous ayons faim. En quelque sorte elle est fondée sur notre défaite, sur la défaite de notre désir d’auto suffisance. Et parce que je suis dans le besoin et je suis brisé parce que je sais ce que c’est que d’avoir faim je sais aussi me comporter avec ceux qui ont faim. L’hospitalité par exemple, elle est fondée sur nos besoins. Si nous n’étions pas dans le besoin nous n’aurons pas pu rentrer en relation. C’est pourquoi Jésus s’est offert à nous, c’est pourquoi il veut se faire pauvre comme nous, pour entrer en relation… L’Eucharistie est le don de soi. Dieu ne peut pas le reprendre, c’est un engagement pour toujours. Dieu est patience devant notre infidélité. Il reste fidèle devant notre trahison. Nous voyons Jésus donner son corps entre la trahison de Judas et le reniement de Pierre. Jésus parle de la communion comme si elle était un service. Jean montre que ce que Jésus a fait c’est une action de grâce à Dieu. Alors que chaque service que nous offrons nous attendons quelque chose en retour. A chaque fois nous regarderons le cénacle nous essayerons de la comprendre comme Eucharisite. Comme un don gratuit sans aucune contrepartie.