La nature humaine est naturellement orientée vers Dieu, elle ne peut se satisfaire uniquement du monde créé. Lorsque tu t’orientes vers Dieu, ta nature profonde, l’image de Dieu en toi pour parler comme la bible, s’épanouit. Tu deviens alors vraiment “toi-même”. C’est un peu comme si Dieu t’appelle par ton nom, ce nom caché que Dieu seul connait… qui tu es vraiment. Ainsi finalement, petit à petit, tu découvres ce nom et répondre à celui qui t’appelle en disant « me voici » devient le chemin de ta joie et de ton développement spirituel.
Qu’est ce que avoir foi en Dieu ?
Essentiellement avoir la foi, c’est continuer à faire confiance en Dieu, en sa parole, en la vie… alors que nous vivons des difficultés. C’est faire face aux « voix » qui veulent nous rabaisser en gardant confiance en Dieu qui nous a créé. L’aveugle de Jéricho par exemple crie « Seigneur, aie pitié » et tout le monde veut le faire taire. C’est un peu comme si les gens lui disent « tu n’as pas d’importance, tais-toi » ou bien« tu n’as pas le droit d’exister ». Mais il crie avec plus de force jusqu’à ce que Jésus le fasse appeler. Il sait au plus profond de lui-même que sa vie vaut d’être vécue et que Dieu le voit, l’entend et l’aime. C’est pourquoi il a la force de crier envers et contre tous. Il est plein de foi.
Quelles oeuvres faire? ?
Paul étudie très finement de savoir si ce sont les « œuvres » c’est-à-dire la pratique de la Loi, ou bien l’obéissance de la foi en Dieu qui permet d’entrer dans la vie et le salut. Sa réponse est très claire. C’est la foi qui sauve, pas les pratiques des « œuvres » de la loi. Car les œuvres tendent à nous tranquilliser : « puisque j’ai fait ceci, cela… je suis en règle avec Dieu ». C’est une façon perverse de se protéger contre la parole de Dieu.
Lui veut entrer en conversation avec toi, et chacun d’entre nous. La foi en Dieu est une ouverture à la parole. Dieu parle, il « te » parle. Lorsque Dieu fait alliance, avec Abraham, il ne s’agit pas seulement d’appliquer un « code de loi » qui définit ce qui est permis et ce qui est interdit. Il s’agit d’amour. En rester à une relation « dominant / dominé » ne permet pas de faire naître l’amour.
L’alliance vient du désir divin que tu existes, que tu grandisses et que tu poses tes propres choix de vie, que tu puisses librement dire au Seigneur « me voici ». Que tu aie foi en Dieu.
Tout l’enjeu de cette semaine, c’est justement de préparer ton âme à poser tes choix, les petits et les grands d’une façon qui libère la grâce dans ta vie.
Entrer dans la bénédiction en disant « me voici »
Celui qui a foi en Dieu « est choisi » par Dieu et il répond comme Isaïe« me voici » se trouve lié à Dieu. Lorsque Dieu choisit une personne, c’est pour bénir beaucoup d’autres. Il choisit Abraham pour que par lui soient bénies « toutes les nations ». (gen 12). C’est-à-dire que lorsqu’un homme est choisi par Dieu, c’est pour Dieu l’occasion de faire entrer la bénédiction dans le monde et de toucher beaucoup d’autres. Faire une retraite spirituelle, faire grandir sa foi en Dieu, c’est bien sur une question entre toi et Dieu. Mais aussi, dans un autre sens, c’est un enjeu pour la mission, pour l’église. Comme Moïse, tu es appelée à quitter tes troupeaux (tes habitudes, voire tes péchés) pour dire au Seigneur « me voici » et pour répondre à l’appel.
Comment faire la prière d’alliance?
La vocation humaine est donc de Louer, révérer (respecter, honorer) et servir Dieu. C’est ce pour quoi il a
été créé. C’est en suivant cette vocation qu’il « sauve son âme ». Le salut est alors la mise en action de la
vocation humaine, c’est-à-dire la raison pour laquelle Dieu l’a créé.
La nature humaine est naturellement orientée vers Dieu, elle ne peut se satisfaire uniquement du monde créé. Lorsque tu t’orientes vers cette fin, ta nature profonde, l’image de Dieu en toi pour parler comme la bible s’épanouit. Tu deviens alors vraiment « toi-même ». C’est un peu comme si Dieu t’appelle par ton nom, ce nom caché que seuil toi et Dieu connaissent.
C’est quand tu vis de ce « nom » que la vie de Dieu coule en toi.
Le statut du reste de la création, la terre, les animaux, les biens… sont ordonnés à la vocation de
l’homme. Ignace met ainsi l’homme au cœur de la création. Ignace introduit ensuite une causalité. Autrement dit que ce qui va suivre est lié à la vocation humaine crée pour louer, révérer et servir Dieu en utilisant « justement » les biens de la création.
D’ou il suit que l’homme doit user de ces choses (la création) dans la mesure ou elles l’aident pour sa fin (Louer, révérer, servir…) S’en dégager dans la mesure où elles sont un obstacle à cette fin. Pour cela, il nous est nécessaire de nous rendre indifférents (…) de telle manière que nous ne voulions pas.
davantage (…) la richesse que la pauvreté…
Une vision claire
Dans ce texte St-Ignace te montre comment « régler » ta vie. D’une part, il te propose d’avoir une claire vision de la finalité de ta vie dans le plan de Dieu. C’est un premier point de discernement. Cela implique de trouver ton « appel » c’est-à-dire de quelle manière tu vas au mieux louer, révérer et servir Dieu. Et cela implique aussi d’examiner ton lien avec toutes choses, personnes, biens, relations… dans l’indifférence. Il s’agit d’une indifférence vertueuse qui est détachement afin d’être vraiment libre de choisir selon ton appel et non selon les inclinations mondaines, la facilité ou bien les tentations. Lorsque tu es et agis dans le sens ou tu as été créé, « tu loues, sers et révères » le Dieu créateur. Alors, tu es dans la vie telle que Dieu la veut pour toi.
Ordonner ta vie
Ton effort spirituel durant cette retraite va donc être de travailler pour « ordonner ta vie ». Cela ne veut pas dire décider d’avoir une vie parfaite, mais de laisser s’épanouir en toi cette personne que Dieu aime, ta vraie vocation. Pour cela, tu peux devenir plus attentif aux « mouvements » intérieurs afin d’y discerner le souffle délicat de l’Esprit saint quand la prière est facile et que tu sens ta prière et tes pensées s’approfondir. Mais aussi reconnaître les voix ennemies (qu’elles viennent de ta nature blessée, de l’esprit du monde, ou de l’ennemi) qui tentent de te décourager, de te faire sentir que ta vie n’a pas d’importance, que tout cela n’est que fumée et illusion.
Plus tard dans la retraite, nous palerons de pourquoi il y a cette alternance de consolation et de désolation, pourquoi Dieu le permet. Mais aussi que faire pour tirer profit de chaque moment. Maintenant, il suffit que tu remarques cette alternance à l’intérieur de toi ainsi que ce qui provoque la consolation et la désolation. Le premier temps du discernement, c’est d’observer en cultivant une attitude de non-jugement ainsi que la sainte indifférence.