Le sens du péché découle de la découverte que j’ai été aimé pendant de nombreuses années et que je réponds à cet amour avec rejet et indifférence. Je blesse l’amour qui me donne la vie. Si je me coupe de la vie, je devrais mourir et pourtant je ne suis pas mort. J’ai tourné le dos à la vie et Dieu me donne toujours la vie.
Le péché et le sentiment de culpabilité
Dieu est l’amour. Nous découvrons le péché lorsque nous rencontrons Celui qui aime. Lorsque nous sommes loin de Dieu nous ne réalisons pas combien nous vivons dans un monde pécheur et combien nous péchons nous même. Le sens du péché est très différent du sentiment de culpabilité. Ce que nous vivons dans cette retraite nous enseigne que l’amour nous parvient, même si notre âme est blessée. Les semaines qui viennent sont un temps de restauration.
Sentiment de culpabilité : C’est un mécanisme psychologique qui m’aide beaucoup à savoir que j’ai agi contre mes valeurs. Le sentiment de culpabilité est utile, car il m’avertit que je m’égare. Mais il se transforme en problème lorsque je veux atteindre un idéal et que je sens que je n’y corresponds pas. Cela produit alors le dégoût et la désespérance. Cette dérive du sentiment de culpabilité arrive lorsque je poursuis un idéal (bon prêtre, bon père ou mère, bon ouvrier…), ce qui produit le volontarisme. Je veux avancer par volonté. Alors, il n’est pas rare que nous blâmions Dieu de l’imperfection que nous découvrons en nous-même. Et c’est alors que l’esprit de l’accusateur se concentre sur moi pour me faire désespérer.
Le sens du péché découle de la découverte que j’ai été aimé pendant de nombreuses années et que je réponds à cet amour avec rejet et indifférence. Je blesse l’amour qui me donne la vie. Si je me coupe de la vie, je devrais mourir et pourtant je ne suis pas mort. J’ai tourné le dos à la vie et Dieu me donne toujours la vie. Le sens du péché est une bénédiction qui m’est donnée lorsque je m’approche de Dieu en ayant conscience de cet amour qui m’aime alors même que je suis dans le refus de Dieu. Cette semaine, nous demandons au seigneur de nous donner cette capacité de ressentir le mal que nous nous faisons en nous éloignant de Dieu. .
Sept lumières sur le péché:
IL déforme la création : l’éloignement de Dieu est partout dans le monde et nous suivons comme un troupeau sans résister spirituellement . Cela nous fait perdre notre humanité. Par exemple l’indifférence devant les inégalités, la violence, le refus de voir notre complicité avec la vente des armes, devant la pollution de la planète …
IL défigure l’humanité, Dans l’histoire de Caïn et Abel cesse d’être, Abel devient une proie et Caïn un prédateur. Chacun d’eux est déshumanisé. Le refus de la vie divine fait que nous exploitons des gens, que nous les considérons comme des objets de consommation ou des moyens pour obtenir ce que nous voulons.
Nous sommes à la fois victimes et coupables. Attention cet état de séparation de Dieu est un état de fait quand je suis venu au monde. Du coup, j’ignore ce qu’est l’amour vrai. Mais en même temps j’y contribue en faisant le mal. De la même façon j’y contribue en développant le « prédateur » qui habite en moi. Si je me considère uniquement victime, cela signifie que je n’ai pas besoin de salut et qu’au contraire, je revendique une réparation. Et si je me considère exclusivement coupable, cela implique que je n’ai pas besoin de salut ni de pardon parce que je suis moi-même la source du péché. C’est seulement si je me reconnais à la fois pécheur et victime que je peux me repentir et chercher le salut. Le risque serait un mouvement pendulaire entre « je suis victime » et « je suis pécheur ». Car comme victime, je crie l’injustice et que je commence à blâmer les autres, le blâme me rend violent. Je suis donc pécheur. Cette amertume me conduit alors au désespoir. Au bout d’un moment, le désespoir produit le sentiment d’être une victime de ce monde et à nouveau à crier à l’injustice. C’est un cercle vicieux. Le remède est le vrai sens du péché qui implique la responsabilité.
Dans cette situation il y a deux types d’âme : La première, l’âme délicate, exalte la gravité de ses fautes. Elle en voit partout et cela devient une obsession. Quant à la seconde, l’âme grossière, elle nie la gravité du péché. Les deux positions sont fausses. L’âme délicate oublie que le Seigneur a triomphé une bonne fois pour toutes. De son côté, l’âme grossière est aveugle devant la réalité des effets du mal sur le monde et sur elle-même. Le bon esprit et le mauvais esprit travaillent avec différemment avec chacune. Le mauvais esprit tâche de convaincre l’âme délicate à exacerber encore plus sa sensibilité. Il lui fait penser qu’elle est damnée, que son état est trop grave ou impardonnable… de sorte qu’elle se centre encore plus sur ses scrupules. Elle met alors toute son attention sur des stratégies d’évitement et oublie l’amour divin qui seul peut la faire sortir de cette spirale démoniaque. Le bon esprit de son côté invite la modération à cette âme inquiète et lui fait voir constamment que le Créateur la veut heureuse. Il lui propose de regarder l’amour fort du sauveur qui pardonne et invite à traverser les ténèbres et la mort. Quant à l’âme grossière, le mauvais esprit profite de son inclination, il la convainc que rien de tout cela n’est grave, puisque tout le monde le fait. Il l’entraîne ainsi à accepter comme « normal » ou « humain » des fautes de plus en plus grave. Le bon esprit de son côté travaille sa conscience de en lui faisant voir les conséquences…
Il brise la solidarité humaine : lorsque Dieu a demandé à Adam : Pourquoi as-tu fait cela ? Adam accuse Eve et Eve accuse le serpent. Le péché nous piège dans une mentalité d’accusateur. C’est l’esprit d’un menteur qui me fait blâmer l’autre et me dépouiller de ma responsabilité. Blâmer l’autre est une stratégie qui reporte sur l’autre la culpabilité et me fait me sentir « comme il faut ». Cela tue la solidarité. Le Christ au contraire crée la solidarité avec nous en prenant nos fautes (alors qu’il est totalement innocent) et en « devenant-péché » comme le dit st Paul. Ainsi, Christ créé l’Église qui est la solidarité entre les hommes pécheurs qui témoigne que Dieu n’accuse plus puisque christ est mort sans accuser. C’est sur le rocher de l’Église que le refus de Dieu se brise, car elle est solidarité avec le christ, le seul vraiment innocent. En rassemblant tous les hommes, le Christ crée l’église.
Le péché se dissimule : plus je vais loin dans l’égarelebt, moins je peux le reconnaître. C’est quand j’expérimente la miséricorde de Dieu que mon éloignement de Dieu apparaît. Quand je collabore avec celui qui est l’amour, je peux voir combien l’amour me manque.
Les racines sont cachées : les péchés les plus évidents ont des racines profondes. Par exemple, nous pouvons pécher par énervement et impatience avec nos proches. C’est le péché extérieur. Mais la racine du péché est peut-être le désir idolâtrique d’être parfait,
d’être un modèle qui provoque du mécontentement, une hyper-exigence et… de l’agressivité sur nos proches. Le péché intérieur est la racine des autres péchés. Ce péché intérieur ne peut être combattu qu’avec la sagesse et la miséricorde de Dieu.
La racine du péché est la méfiance envers Dieu : Le péché est un rejet de Dieu dans ma vie, qui consiste à nier que Dieu est ma source. Je veux être ma propre source. Pourquoi est-ce que je veux ça ? Parce que j’ai peur. L’image du serpent dans Genèse 3 tente d’introduire la méfiance envers Dieu dans le cœur humain : (Dieu m’aimerait, mais sous condition.) Il m’appellerait à être « quelque chose d’autre que moi » pour lui plaire). Par conséquent, nous tâchons de nous protéger d’un tel dieu. Comment le Nouveau Testament a-t-il répondu au mensonge du serpent ?
« Lui qui n’a pas épargné son propre fils, mais livré pour nous, comment avec son fils ne nous donnerait-il pas tout ? » Je suis aux yeux de Dieu comme un fils. Le menteur veut me faire croire que je suis un esclave. Le Christ m’a montré sur la croix que je suis aimé comme un fils.
Romains 8/32:Autres étapes dans cette deuxième partie de la retraite