Le pécheur qui a connu le pardon est un homme qui écoute l’appel de Dieu à travers toute sa vie. Jésus nous appelle à prendre une décision : à se décider à être avec lui. C’est comme s’il disait à chacun de nous : « J’ai un rêve, ma volonté, c’est de créer la vie et de résister à la mort.
Nous avons découvert notre être pécheur
Nous avons découvert un peu plus profondément que nous sommes tous pécheurs. Et maintenant, nous sommes arrivés à la fin de la première étape de cette retraite. Nous avons expérimenté à quel point nous sommes pécheurs et notre besoin du Sauveur et notre découverte de qui il est. Cela s’est fait quand nous avons découvert que nos cœurs sont durs après avoir contemplé l’amour en lui-même. Cela nous a permis de voir nos péchés, non pas dans les yeux des hommes, mais dans leurs racines, et nous avons vu jusqu’à quelle mesure nous avons besoin de l’amour.
Nous avons découvert aussi que nous avons un Sauveur. Comment je dois vivre après cette étape ? Vers où ma vie est-elle orientée ? Que faire si cette étape de la découverte de mon cœur blessé continue ? Il faut savoir que cette étape continue en permanence et Dieu sait comment il ordonne les choses ; je récolterai les fruits en leur temps.
Transformer sa vie de pécheur
Le but de la retraite spirituelle, c’est que ma vie acquiert une orientation. Le but des exercices, c’est qu’ils m’aident à ordonner ma vie, à lui donner un fondement sain : Dieu. C’est cela, la conversion. C’est le sens du péché et non pas le sentiment de culpabilité. Ordonner sa vie ne signifie pas la contrôler ou bien dominer mon temps. Cela est impossible. Les temps ne nous appartiennent pas. C’est Dieu qui gère les temps. Ce n’est pas non plus « ne pas perdre le temps » car probablement que nous découvrirons un jour combien les temps perdus ont été importants pour nous faire grandir en maturité. Donc qu’est-ce qu’ordonner sa vie ? C’est faire un bon usage de ma vie concrète telle qu’elle se présente.
Une vie pratique qui serve le royaume de DIeu.
- La mémoire : comment bien l’utiliser ? Saint Augustin dit : La mémoire est créée pour rendre grâce. Savoir bien utiliser la mémoire me fait aboutir à l’action de grâce. C’est aussi une façon d’acquérir la sagesse. Se souvenir des combats, des grâces reçues est très important. Même lorsque j’ai de la tristesse, un bon usage de la mémoire me permettra de traverser cette tristesse pour me « souvenir de Dieu, de ses garces… ».
- L’agressivité : savoir bien utiliser l’agressivité qui est en moi souligne ma capacité à transformer le monde. Quand je vois une injustice dans la société, je décide de
m’engager pour un monde où il y aura plus de justice. Il s’agit, là, du sentiment de la révolte qui me pousse à faire les bonnes choses. - La langue : en tant qu’être qui parle devant Dieu, c’est pour créer au lieu de détruire. Je suis en train d’ordonner ma vie quand j’utilise mes paroles et mes
comportements pour dire à l’autre existe, vis, sois celui que tu peux être… - L’autorité : Quand je suis dans une position d’autorité, je dois utiliser l’autorité en vue de donner force, consolation et encouragement aux gens qui sont autour de moi.
- Le corps : Ordonner sa vie se fait aussi dans le corps. La finalité du corps, c’est de rendre l’amour visible. L’amour est invisible, mais il se révèle quand le corps se donne pour les autres. Le corps est la gloire de Dieu parce qu’il révèle Dieu. La finalité du corps aussi est la communication, c’est-à-dire je l’utilise pour transmettre la parole de Dieu aux autres.
L’appel du pécheur pardonné
Le pécheur qui a connu le pardon est un homme qui écoute l’appel de Dieu à travers toute sa vie. Jésus nous appelle à prendre une décision : à se décider à être avec lui. C’est comme s’il disait à chacun de nous : « J’ai un rêve, ma volonté, c’est de créer la vie et de résister à la mort. Mon projet, c’est de transformer le monde en le Royaume de Dieu. Ma finalité, c’est que l’homme arrive à connaître Dieu, qui enverrai-je ? Qui dira « me voici » ? Qui veut entrer avec moi dans ce combat avec les forces de la mort et le combat contre le mal ? Seul celui qui a expérimenté le sacrement du pardon écoute cet appel dans sa profondeur et comprend son importance.
Il combat avec Jésus
Le pécheur pardonné peut rentrer dans le combat parce qu’il était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il a été retrouvé. Parce qu’il reconnaît au bon moment l’ennemi et ses ruses, il reconnaît l’accusateur qui ne rate aucune opportunité pour le tromper ; et en même temps il connaît l’Esprit Saint. Parce qu’il connaît le Paraclet, le consolateur, le défenseur, il n’a pas peur de l’accusateur. Celui qui connaît le pardon de Dieu n’a pas peur. L’accusateur est fort quand je refuse de prendre la responsabilité de mon péché. Quand je refuse de confesser mon péché ou bien que je cache mon péché derrière un autre péché. L’accusateur ne sait qu’accuser. Seul le pécheur pardonné peut être un assistant pour Dieu. Comme Pierre qui a pris conscience de qui il est et de ce qu’est le pardon de Dieu.
Et Marie ? Dans le dogme de l’immaculée conception, il s’agit du pardon de Marie qui lui a été octroyé avant même sa conception pour qu’elle accueille le Christ. Elle a été pardonnée par la croix avant que ce mystère ne soit accompli. Le Christ l’a sauvée du péché avant qu’elle ne commette de péchés.
le pécheur devient serviteur de Dieu
Pourquoi le pécheur pardonné est-il un serviteur de Dieu ? Parce qu’il pardonne, il fait miséricorde et il comprend. Il ne se demande pas qui mérite le pardon et qui ne le mérite pas, parce qu’il sait qu’il est la première personne à ne pas le mériter. Il met son espérance non pas dans sa force propre, mais dans la grâce divine.
Le pardon crée une communion et l’Église est cette communion. Le pécheur pardonné aime l’Église. Il voit une lumière dans les ténèbres et témoigne que Dieu est amour. Il ne se concentre pas sur lui-même mais il regarde son Sauveur. Il ne se juge pas parce qu’il y a un autre qui le juge. Il sort du cycle des comparaisons. Il donne la priorité au Christ et au combat du Christ. Son premier souci c’est le combat du Christ c’est pourquoi il veut connaître le Christ d’une connaissance intime. Il veut l’aimer et servir sa mission. Il est son ami, il ressent avec lui et prend son exemple. Il partage tout avec lui-même sa filiation au Père.