Jésus a 12 ans, c’est un ado. Il ressent en lui l’appel du large, l’appel de se mettre dans sa mission, celle que le Père lui a confié. Il reste à questionner les scribes et les pharisiens sur le Père du ciel, sa volonté, comment la trouver. Il ressent en lui de façon diffuse le désir de se donner à cette mission.
L’enfant Jésus cherche sa vocation
Jésus a 12 ans, c’est un ado. Il ressent en lui l’appel du large, l’appel de se mettre dans sa mission, celle que le Père lui a confié. Il reste à questionner les scribes et les pharisiens sur le Père du ciel, sa volonté, comment la trouver. Il ressent en lui de façon diffuse le désir de se donner à cette mission. D’un autre coté, il ne veut pas faire de peine à sa mère, à son père adoptif. Une autre voix peut être se fait entendre en lui… « pour qui te prend tu ? ». Rester entre Marie et Joseph est beaucoup plus sur et confortable… A
l’exemple de Jésus qui a choisi de rester au Temple, nous faisons face sans cesse à des choix. Quelle route dois-je prendre ? Peut-être, alors que tu fais cette retraite, que tu es à la croisée des chemins de ta vie. Peut être te demandes tu « Est-ce que je suis appelé a continuer ma vie comme maintenant ? Ou bien à choisir une vie où je suis un peu plus au service de Dieu ? Jésus à ce sujet parle d’un feu en lui qui le pousse a tout quitter et suivre le Père. (lc 12-49). Jusqu’ici nous avons médité sur la « vie cachée » de Jésus. C’est une vie humaine très ordinaire comme celle de n’importe quel être humain. Cette vie, que nous considérons insignifiante, Jésus l’a vécue dans toute sa plénitude. Quand il enseignait à ses disciples les béatitudes il leur parlait de sa propre expérience de vie. C’est une sagesse qu’il a apprise au contact de sa famille, de son travail et bien sur dans sa prière en communion avec le Père. Lui aussi était pauvre d’esprit, il attendait tout du Père. Il était miséricordieux, quand il voyait l’injustice. Il était doux, il hérite de la terre et la protège en douceur dans une relation de service et non de domination. Jésus a vécu toutes les béatitudes. Elles sont l’ambiance de sa vie cachée à Nazareth et que dans son enseignement il nous délivre.
Jésus décide d’entrer dans la vie publique
Saint Ignace nous encourage : avant de commencer à méditer l’évangile du baptême d’imaginer Jésus qui dit ses adieux à sa mère Marie, à son père adoptif… Nous ne pouvons qu’imaginer de dilemme intérieur qu’il vit. Partir pour une vocation, un appel intérieur… oui mais comment faire, vais-je y arriver ? Saurai-je faire ? Moi qui n’ai pas fait d’études ? Et puis que vont dire les gens ? Vais-je faire de la peine à Marie, Joseph ? Puis nous le voyons ensuite aller chez Jean pour se faire baptiser. Dans le baptême il entend la voix du Père « tu es mon Fils en toi j’ai mis tout mon amour ». C’est un moment fort pour Jésus, un moment de confirmation de ce qu’il porte au fond de lui comme un désir une force aimante, mais aussi bien-sur comme une inquiétude un dilemme. Car il n’y a pas de vie humaine (rappelle-toi Jésus est vrai Dieu et vrai homme) sans dilemme. Immédiatement après Jésus est aussitôt conduit au désert. L’Esprit veut que nous affrontions les tentations, pas par méchanceté mais pour que nos choix deviennent plus clairs et aussi plus déterminés. C’est pourquoi certains vivent des accès de désolation en ce moment-là de la retraite, surtout après l’acte de réconciliation. Nous allons découvrir une nouvelle ruse du diable. Cette voix qui dit par exemple : « toi qui as fait 12 semaines de retraite dans la vie, tu devras être plus saint, moins pécher, ressembler à tel saint… » Apparemment il nous invite à la vertu et cela peut nous paraître bien et aller dans le sens de Dieu. Mais sa ruse vient dans le fait que ainsi.. il nous prépare à nous désespérer. De son côté Dieu marche avec nous dans le temps et Il nous donne la consolation en son temps (c’est-à-dire pas toujours instantanément!). Toutes les tentations de jésus sont reliées à ce qu’il a entendu pendant le bapteme. « Tu es mon fils » l’ennemi de la nature humaine essaye (c’est sa vielle recette) de le faire douter que « tout cela » est réel.
- La première tentation dans ce texte c’est la faim. Toi « fils de Dieu » tu ne peux pas avoir faim… Comme si le diable poussait Jésus à refuser son humanité. Toutes les tentations du diable sont là pour que nous refusions notre humanité. Il est comme l’appelle st Ignace « l’ennemi de la nature humaine ».
- La deuxième tentation c’est de refuser le temps. Jésus est vraiment le roi du monde. Il est le messie. Or le diable essaye de le faire dévier de cette royauté qui « n’est pas de ce monde » pour une royauté mondaine. Il propose à Jésus de devenir roi « tout de suite, pour moi, tout seul ». C’est le refus du temps de Dieu. Nous refusons que les choses prennent du temps. Le diable profite aussi de la question du temps. Dieu est le maître du temps.
- La troisième tentation c’est la toute puissance. Il lui demande de prouver que la parole de Dieu est crédible. Quand la preuve devient nécessaire au milieu d’une relation c’est que la méfiance s’installe. La foi ne demande pas de preuve.
L’appel
Chaque homme est appelé à vivre l’appel de Dieu. L’appel c’est ce « nom » unique par lequel le Père appelle chacun d’entre nous. Quelle est mon identité devant le Père du ciel ? L’appel n’est pas un état (marié/pretre/religieux /religieuse/…) C’est un appel. Lorsque je crois vraiment que chaque personne a son propre appel, je trouve le mien. Mon appel se révèle à travers mon histoire parce que l’appel est réaliste. Ce n’est pas une chose qui est parachutée dans ma vie. L’appel vient aussi à travers les circonstances de ma vie. C’est pourquoi je dois apprendre à les apprécier. C’est un élément d’union et de réconciliation de mon humanité et des diverses tendances et désirs profonds qui sont en moi. C’est aussi très souvent une réponse à la faim et à la soif du monde. L’appel est enfin la réponse au cri du monde et c’est l’œuvre de Dieu dans le monde au moyen d’une personne qui a accepté de laisser son vrai nom se manifester. C’est pourquoi je ne peux pas etre jaloux de l’appel des autres. Car d’une part c’est l’œuvre de Dieu et d’autre part chacun aux yeux du père est unique. Le père est l’artisan qui peaufine sa merveille. « A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit. » (Apoc 2-17). Ce nom nouveau est cette vocation cachée au fond de nous et que Dieu révèle et épanouit par son appel. Il n’y a donc pas de risque que je perde mon appel parce que Dieu ne change pas d’avis. Il est possible que je ne sois pas à la hauteur de mon appel. Je pourrai cependant être à la hauteur de mon appel, si je « fais un pari » sur Dieu. L’ennemi du discernement c’est la peur. La deuxième cause serait l’indifférence et le manque d’intérêt.