Jésus vrai Dieu et vrai homme, c’est le coeur de notre foi chrétienne. Quand nous parlons d’un Dieu qui s’est incarné, nous ne parlons pas d’un mythe où Dieu fait semblant de marcher avec son peuple. Nous avons une tendance a imaginer un Dieu selon notre image qui se serait « caché » sous forme d’un homme, sans vraiment devenir un homme comme nous.
Que signifie croire Jésus vrai Dieu et vrai homme ?
Quand nous parlons d’un Dieu qui s’est incarné, nous ne parlons pas d’un mythe où Dieu fait semblant de marcher avec son peuple. Nous avons une tendance a imaginer un Dieu selon notre image qui se serait « caché » prennant la forme d’un homme, sans vraiment devenir un homme comme nous. Ce n’est pas ce que dit notre foi ni ce que la Bible nous apprend. Nous croyons en un Christ vrai Dieu et vrai homme, qui veut tout partager avec l’homme. Les Pères nous disent qu’il est devenu un homme pour que l’homme devienne Dieu.
Cette communion se trouve dans la Bible avant l’incarnation dans le terme « alliance ». Le prophète Isaïe dit :
« Et si tu déchirais les cieux et si tu descendais, les montagnes s’ébranleraient devant toi »
(Is 63,1).
Cette relation instaurée entre l’homme et Dieu dans les récits bibliques montre la descente de Dieu au milieu des siens. Et avant que l’homme ne demande à voir le visage de Dieu, Dieu a demandé : Adam, où es-tu? La communion parfaite c’est l’union. Nous voyons cette union aussi dans le Cantique des cantiques ou l’ame et Dieu sont « bien aimés » sans cesse à la recherche de l’autre.
La rencontre de Dieu et de Moïse
Dans l’Exode, il y a cette rencontre de Moise avec Dieu quand il lui dit :
« J’ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs, car je connais ses douleurs. Je suis descendu pour les délivrer de la main des Egyptiens, et pour les faire monter de ce pays dans un bon et vaste pays ».
(Ex 3/7-8).
Notre Dieu voit et écoute, il sait et il vient. Sans que nous le sachions, Dieu voit, écoute, entend nos cris et nos appels. Nous? nous ne voyons rien, nous voyons seulement que Moise « l’envoyé » ce lui qui nous parle de Dieu. Celui qui est l’image de celui qui l’envoie ? A travers lui nous connaissons que Dieu descend voir son peuple. Nous ne voyons pas Dieu lui même mais nous voyons « sa gloire » quand nous voyons celui qui l’a envoyé. C’est ceci la gloire : ce qui est visible ce qui se manifeste dans ce monde à propos de celui qui est invisible. Nous voyons que Dieu aime quand nous voyons un homme, l’envoyé de Dieu, aimer.
Si on peut dire tout cela de Moise combien plus à propos de jésus, vrai Dieu et vrai homme sur Jésus. Nous avons vu la gloire de Jésus, gloire du Fils Unique du Père. Nous avons vu dans la croix de Jésus combien Dieu nous a aimés. L’envoyé révèle celui qui l’envoie. L’envoyé parfait est celui qui révèle Dieu d’une façon parfaite. L’envoyé parfait c’est Dieu lui-même, c’est Jésus vrai Dieu et vrai homme. Quand Dieu se révèle, il nous donne à voir et à entendre un homme qui est Jésus et en lui se révèle tout son amour pour les hommes.
Toute la Bible nous prépare à cet évènement. Dans la lettre aux hébreux :
« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. »
( Hé 1,1-2).
La parole est devenue elle-même le prophète. Et le Verbe s’est fait chair. Il est devenu prophète. L’Islam et le judaïsme ont pour pilier un homme envoyé de Dieu mais pas Dieu lui même. C’est pour cela qu’ils aboutissent à l’application d’une loi. Dans le christianisme, Dieu se révèle lui-même. Il ne s’agit plus d’obéir à une loi
mais à s’unir à Dieu.
Un mot peut il dire qui est Dieu ?
Selon Saint Paul et Saint Jean, le mot qui parle le mieux de Dieu c’est le mot amour. Mais même le mot amour ne suffit pas. L’amour que nous entendons dans les chansons est différent de l’amour du chocolat qui est très loin de ce que veut dire Saint Jean lorsqu’il dit « Dieu est amour ». Il n’y a aucun mot qui résume qui est Dieu. Mais pour qu’il se révèle à nous, il faut que cette parole se vive dans une histoire. Le terme « don de soi » est différent du fait de vivre concrètement le don de soi. Ce n’est pas une idée ni un sentiment mais une histoire réelle. Pour que nous puissions dire que Dieu existe qu’il est amour et don de lui meme, il faut que nous voyions un homme qui s’est donné. Cet homme c’est Jésus. La vie de Jésus, son histoire, montre cet amour divin en action. Ce n’est plus un mot, c’est l’histoire vraie d’un véritable homme.
Attention, cette histoire n’est pas fermée comme une belle histoire qu’il faudrait admirer seulement. Cette histoire est sans cesse vécue renouvelée, réactivée dans le coeur et dans la vie de ceux qui acceptent de croire et de répondre à l’appel de Dieu. Exactement comme Jésus Lui même et à sa suite notre vie, ta vie, est une histoire sacrée dans laquelle l’amour de Dieu veut se dire. Il ne suffit pas qu’il y ait un seul « Fils de Dieu » en l’an zéro de notre ère. Mais en Christ chacun de nous doit devenir, à sa suite, « Parole de Dieu » dans le monde. Nous sommes une lettre du Christ, écrite, non avec de l’encre mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair… nos cœurs. (2Co 3,3).
Vrai Dieu et vrai homme, que signifie alors que Jésus a deux natures ?
Vrai Dieu et vrai Homme, comme tout petit garcon Jésus grandissait en taille, en grâce et en sagesse. Il ne connaissit pas toute chose. Probablement qu’il croyait, comme tout le monde à cette époque que la terre est plate ! Et ce n’est pas nécessaire qu’il connaisse des infos scientifiques. Son pouvoir c’est de se vider lui-même. C’est le pouvoir divin d’aimer. Il a tout appris de Marie. Et il a appris de la Bible et s’est ouvert de plus en plus à Dieu puisqu’il grandissait dans la grâce. Jésus a cru en Dieu. Il a cru sur la croix qu’il allait ressusciter d’entre les morts. Mais il n’avait pas une prescience de tout. Sans quoi son histoire aurait été une mise en scène, pas la vraie histoire d’un homme et la vraie histoire de Dieu. Le but des dogmes de l’incarnation est de nous dire que notre Dieu est comme nous. Malheureusement, nous avons détourné ce but et compris Jésus d’une façon erronée, comme s’il était emprisonné dans nos dogmes, et nous avons mis entre nous et lui un barrage. Que signifie alors pour nous que Jésus a deux natures ? Si le Christ n’était pas un homme le salut n’aurait pas été accompli. En tant qu’homme, Jésus a aimé Dieu jusqu’au bout pour nous apprendre à l’aimer. Étant Dieu il fait de nous des enfants de Dieu. S’il était seulement Dieu, notre vie, notre appel aurait été impossible à vivre. Cela se résumerai à devenir un Dieu… une aberration ! Mais lui a vécu cette vie toute humaine. Il a été bébé, a eu besoin qu’on le nettoie, qu’on le cajole qu’on lui apprenne à marcher, à lire la parole de Dieu lui qui est « parole de Dieu ». Quand nous
nous convainquons que la vie chrétienne est impossible à vivre, nous sommes convaincus en réalité que nous ne pouvons pas dire « me voici » comme il l’a fait lui-même et nous invite à le faire à sa suite. C’est un prétexte, une mauvaise raison pour nous « protéger » d’une relation trop proche avec Dieu. C’est ce que fait Adam dans le jardin de la genèse alors que Dieu au milieu du jour vient se promener et cherche l’homme pour parler avec lui.
La puissance de Dieu à l’action en Jésus
Jésus vrai Dieu et vrai homme a le pouvoir divin de créer. Sur sa parole nous ad-venons. Un peu comme s’il nous disait « sois » « existe » « deviens toi-même »… Il peut ainsi relever les hommes pour une vie nouvelle. Dieu a le pouvoir de créer l’homme à nouveau. Jésus était une parole divine qui marche au milieu des hommes. Comme si la parole créatrice, celle par laquelle Dieu dit « lumière » qui fait exister la lumière. Cette même parole se promenait au milieu des hommes disant à chacun « toi pierre existe » « toi Marie sort de tes péchés » et à chacun de nous « sois » « exsiste » sort du néant… Celui qui reçoit cette parole reçoit le salut et celui qui la refuse reste dans la mort. Jésus en venant dans ce monde veut se vider de lui-même et semer la vie. Il veut nous montrer que l’homme peut entrer dans une relation d’amitié avec Dieu ; dire à Dieu « Me voici ». Jésus Fils du père, me montre, à moi le fils comment dire « me voici » comment devenir encore plus fils dans le Fils.
Ce qu’on peut dire de jésus on peut le dire de Dieu
Voilà pour les deux natures, mais pourquoi « une personne » Dans le regard du Père Jésus est « un » parce que Dieu le Père le voit « un » et lui donne tout. Le père n’aime pas l’une ou l’autre « nature » de Jésus, il aime Jésus à la fois vrai Dieu et vrai homme. Dans les prochaines méditations, nous allons regarder ce Jésus et nous tourner vers lui. Le Père a tout donné à Jésus, Dieu et homme. Et puisqu’il a tout donné à un homme, il nous l’a donné aussi en nous donnant Jésus. Notre corps humain lui-même est dans le cœur de Dieu depuis le premier instant de l’incarnation. L’envoyé, le prophète parle aux hommes au nom de Dieu. Et le prêtre parle à Dieu au nom des hommes. Le mot Pontife vient du mot pont. Jésus-Christ relie en lui-même, dans son identité intime les hommes et Dieu. Il est ce corps écartelé entre les deux, il porte en lui toutes les contradictions entre les deux natures. C’est pourquoi il est crucifié avant même de monter sur la croix. Le but de ces explications c’est de ne pas nous perdre dans les méditations entre ces deux natures.
La Sainte Trinité
Si je regarde une boite, un coffre, si je veux le remplir je verrais un seul objectif et je ne m’intéresserais pas aux autres aspects. Si je suis « dans la boite » je vois les 4 murs, le sol et le toit. Aussi longtemps que je me tournerais vers Dieu, je me tourne vers le Dieu Un. Quand je fais l’expérience de Dieu dans sa propre intériorité, comme de l’intérieur je vois les Trois et je serai entouré par les Trois. Quand j’expérimente que je suis à l’intérieur de Dieu, j’expérimente la relation entre le Père et le Fils. Il y a la relation entre le Père et le Fils, et l’espace qui s’ouvre à moi dans cette relation entre les deux c’est l’Esprit Saint. Il y a un espace spirituel entre le Père et le Fils qui accueille d’autres personnes. Nous croyons que cet espace existe depuis toujours. Notre vraie cité est dans la relation entre le Père et le Fils. Cet espace est l’ouverture à l’intercession. La relation des saints avec Dieu me nourrit. C’est une relation qui ouvre devant moi un chemin nouveau pour accueillir les grâces que les saints ont accueillies.
Dans cette nouvelle étape, nous allons contempler Jésus vrai Dieu et vrai homme
Saint Ignace l’appelle : la contemplation des mystères de la vie du Christ. Pourquoi le mystère ? Le mystère dans le sens chrétien c’est quand une chose visible me révèle une chose invisible. Les paroles de Jésus ouvrent devant moi un chemin qui me permet de connaître Dieu. Le pouvoir de reconnaître un signe dans paysage normal, c’est cela le mystère. Le mystère c’est le chemin du visible vers quelque chose de plus haut et d’invisible. L’enfant dans la crèche est le signe de l’amour de Dieu. Nous allons entrer dans les mystères comme si c’était évident. Cela demande de l’humilité pour y entrer sans posséder la chose. Quand nous continuons à contempler ces mystères nous allons arriver à comprendre des choses nouvelles. Nous allons faire l’expérience de la présence invisible de Dieu à travers notre méditation qui est elle quelque chose de sensible…
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