Nul d’entre nous ne possède les clefs de son cheminement spirituel, mais nous connaissons « le chemin » : C’est la personne de Jésus. Nous voulons le connaître davantage, de façon profonde, nous familiariser avec lui pour lui ressembler encore plus. Parce que Jésus est le Fils, il est la réalisation de notre vocation profonde, il est notre désir le plus ancien, antérieur au péché, à toute tristesse, et à tout attachement désordonné.
Prendre notre place dans le grand dessein de Dieu sur le monde.
Nous ne connaissons pas par quel chemin ma retraite va nous mener, nous pouvons juste faire confiance comme nous y invite le psaume 23 : « Le Seigneur est mon berger je ne manque de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles ». Nul d’entre nous ne possède les clefs de son cheminement spirituel, mais nous connaissons « le chemin » : C’est la personne de Jésus. Nous voulons le connaître davantage, de façon profonde, nous familiariser avec lui pour lui ressembler encore plus. Parce que Jésus est le Fils, il est la réalisation de notre vocation profonde, il est notre désir le plus ancien, antérieur au péché, à toute tristesse, et à tout attachement désordonné. C’est notre nourriture, en lui notre liberté, de lui notre audace, parce qu’il est la parole de Dieu pour nous : cette parole puissante « sois ». Il est aussi notre parole vers Dieu, cette parole audacieuse « me voici ». Le Christ est l’économie divine. C’est-à-dire qu’il est le désir de Dieu son désir de vie et de bénédiction pour tout être. En lui se réalise l’économie parce qu’il reçoit la bénédiction depuis l’éternité, d’une façon plénière, et il réalise le projet divin de donner la bénédiction à tout le monde à travers le dépouillement de
lui-même (la Kénose, cf. Ph 2). Jésus est « l’élu » qui porte le nom de Dieu qui supporte les outrages. Mais il n’a pas voulu être égal avec Dieu, il s’est dépouillé de lui-même faisant participer tout le monde à son être. Tout le monde c’est-à-dire tous ceux qui le veulent… C’est pourquoi nos désirs et nos décisions sont centrales dans la réalisation de l’économie de Dieu en nous et dans le monde. Bien que cette économie soit indépendante de nous, parce qu’elle est dans le cœur de la Trinité, dans l’amour de Dieu et du Fils. Mais il s’ouvre à nous comme un appel qui s’offre à nous sans pression ni sous forme d’esclavage. Et notre vie est l’histoire de cet appel. L’histoire de salut qui nous fait passer du néant à l’existence, de la mort à la vie, de la dureté du cœur à l’amour, du péché à l’espérance, de l’oscillation à l’affirmation. Jésus n’est pas seulement celui qui porte le message, il est le message, Il n’y a pas un contenu précis à son enseignement, mais le contenu de son message, c’est sa propre identité. Ce qui nous livre dans son message, c’est lui-même. Et ce que nous recevons ce n’est pas un contenu à apprendre ou comprendre. Il s’agit de recevoir son Esprit, cette puissance, cette dynamique. C’est-à-dire nous sommes appelés à devenir comme lui, nous nous transformons en Lui. L’Esprit Saint « prend ce qui est à moi et vous le donne » ( Jn16/ 13-15), il met en nous le sentiment qui est en Jésus le Christ (Ph2/5), et il nous donne « les pensées du Christ » ( 1CO/2-16). En d’autres termes, le message du Christ s’accomplit dans la personne qui devient un autre Christ. Celui qui accepte l’amour du Christ pour lui, reçoit en échange un l’amour meme du christ pour le monde. C’est cela devenir apôtre. L’Évangile n’est pas l’histoire de Jésus, mais l’histoire qui se passe dans le cœur de l’homme qui rencontre Jésus pour qu’il devienne un apôtre. Je ne sais pas qui est le plus grand : la création du monde du néant ou bien la naissance de l’apôtre dans les fils d’Adam ? Recevoir un cœur d’apôtre Grâce à demander : connaître Dieu profondément pour avancer dans son amour et le suivre » . Notre retraite en cette étape présente c’est la naissance de l’apôtre en nous. L’apôtre n’est pas celui qui va pour la mission mais celui qui s’est mis en disposition devant Dieu qui l’envoie comme il veut. L’apôtre est une attitude intérieure, un état intérieur plutôt qu’extérieur. Une attitude de préparation, « me voici », « nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. » Mais de l’extérieur, il y a des apôtres que Dieu envoie pour la vie consacrée, et d’autres à l’intérieur de la vie laïque, d’autres qu’il envoie parmi les pauvres dans la fatigue et d’autres parmi les riches, les institutions et les pays la polytique, les hopitaux… Il y en a que la mission met la vie en danger, d’autres qui passeront leur vie dans la sécurité et la stabilité. Mais ce qui les rassemble c’est qu’ils aiment le Christ au-delà de leur amour propre ( Ap 12 :11) et ils ne se regardent plus, mais ils regardent celui qui les a envoyés. C’est la mission de Jésus qui les intéresse, son économie, son projet.
Voici quelques paroles de jésus, par lesquelles nous allons contempler la mission du Christ. Puis nous allons apprendre un nouvel exercice à la place de la méditation des deux étendards. La mission du Christ à travers 7 paroles « Je suis venu pour que les gens aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ». ( Jn 10/10) La vie qui déborde c’est celle vie de Dieu lui-même qui déborde dans ses créatures. La finalité de la mission de Jésus c’est de compléter l’intention originale, d’accomplir la finalité première de la création. Dieu fait déborder sa vie parce qu’il la donne, il la partage avec nous c’est-à-dire qu’il prend le risque de devenir . La plénitude de la vie en nous c’est qu’elle devient aussi un don de soi et une entrée dans la communion. Ce don implique de prendre un risque, de ne pas etre reçu, d’être mal reçu. « il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu ».
« Je suis venu jeter un feu sur la terre » ( Lc 12/49) Il est venu nous baptiser dans l’Esprit Saint et le feu. De quel feu Jésus parle-t-il quand il dit « Comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » ? Jésus a réussi à orienter le cœur des apotres leur cœur vers Dieu. C’est pourquoi ils ressentent le désir de « faire réussir » le monde que Dieu a créé. Le feu dont Jésus parle, c’est le feu de l’Esprit qu’il vient donner aux apôtres pour qu’à leur tour ils le communiquent à d’autres et au monde entier.
- « Je suis venu non pour être servi mais pour servir » ( Mc 10/45) Dieu, personne ne l’a vu, Jésus est venu nous le révéler. Et ce qui est révélé : c’est un homme qui sert et pas qui se fait servir. Il nous révèle ce Dieu qu’il annonce : un Dieu qui nous aime le premier et gratuitement, non point en échange de notre amour ni pour obtenir des « bonnes œuvres ». Celui qui sert volontairement est quelqu’un dont le cœur est rempli de gratitude envers son Créateur, tellement qu’il dit : « Tu es béni Seigneur parce que tu m’as créé ». Par contre celui qui voit la vie comme un piège et qui se dit à lui meme« ne te laisse pas avoir » est dans une attitude contraire. Il réclame aux gens de compenser (son manque) quitte à exploiter les autres si nécessaire pour
parvenir à ses fins. - « Je ne suis pas venu pour ceux qui portent bien mais pour les malades ». ( Mt 9, 12) Il ne faut pas que nous aimions la maladie au-delà de la santé, mais nous ne méprisons pas notre pauvreté, notre faiblesse et notre maladie parce qu’en elle se cache une prière silencieuse, l’attente du Sauveur et la foi en ses promesses. La parole de Jésus est une invitation pour voir mes maladies et les maladies de mes frères et les accueillir sans jugement ni mépris.
- « Je dois annoncer le Royaume, car c’est pour cela que je suis sorti » ( Mc 1 / 38) Le
Royaume c’est là où Dieu règne, c’est-à-dire là où son amour est accepté et c’est la seule loi ! Jésus est venu pour annoncer le Royaume de Dieu, c’est-à-dire de montrer la fin de tout autre royaume, pour montrer la corruption cachée dans les coins des systèmes de pouvoir et les victimes jetées dans les classes inférieures de toutes les sociétés. Il est venu pour révéler que la justice passe par l’amour de la vérité dans les profondeurs de l’âme. - « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils Unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3/16) Pourquoi ma vie ? Pour que Dieu montre qu’Il aime le monde !! Pendant que nous avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous. ( Ga 6/10). Nous sommes appellés à mettre notre vie au service de la manifestation de l’amour divin pour ce monde.
- « Je suis venu pour rendre témoignage de la vérité » ( Jn 18 / 37) La parole créatrice de Dieu fait son effet dans la vie de Jésus comme le soleil dans son orbite ( Ps 19), comme l’eau dans son cycle ( Is 55), et aussi dans la vie des apôtres et dans ma propre vie, comme la lumière dans des ténèbres qui ne l’atteignent pas, comme la vérité qui se sépare du mensonge, une parole qui fait discernement et qui sort du mélange comme la terre est sortie des eaux et l’existence du néant.
- La méditation des trois catégories de personnes Nous faisons cet exercice à la place de la méditation des deux étendards. L’idée de l’exercice est simple : nous arrivons à l’étape du choix dans cette retraite et nous avons un fardeau très lourd, le fardeau d’une vie que nous n’avons pas toujours regardée comme un don de Dieu et par conséquent nous avons mélangé le bon et le mauvais, le beau et l’amer et notre vie présente est le résultat de tout le cheminement précédent avec ses lumières et ses ombres. Comme si j’étais un héritier d’un grand héritage qui n’est pas entièrement une bénédiction mais qui est là. Et la question n’est pas une question sur le passé (pourquoi cela s’est-il passé ?) mais une question du présent : qu’est-ce que je fais de ce que j’ai ? Qu’est-ce que je fais à partir de maintenant ? Je me trouve par exemple devant un désir de servir Dieu, mais je suis engagé dans un travail qui prend tout mon temps, je l’ai choisi en toute liberté au moment où je ne regardais pas ma vie comme je la regarde maintenant. Ou bien je me trouve attaché au confort matériel que j’ai atteint après des années de peine, et maintenant je dois quitter mon attachement, mais je ne veux pas perdre mon confort… À chaque fois que je veux
offrir ma vie en réalité à Dieu je découvre que je ne suis pas une feuille blanche mais une feuille sur laquelle beaucoup de choses sont écrites. C’est l’état de tout le monde. Saint Ignace compare ceci à l’état de celui qui veut servir Dieu et qui a
beaucoup d’argent gagné avant de vouloir servir Dieu. C’est comme un héritage de sa vie ancienne en désordre. Cet homme est attaché cet l’argent, mais il ne veut pas y être attaché car il cherche à servir Dieu. Comme nous avons dit cet état est l’état de tous les gens d’une façon ou d’une autre. Saint Ignace nous dit que les gens sont de trois catégories : - La première catégorie personne : elle veut se lâcher ce bénéfice accumulé pour trouver la paix mais ne prend pas les moyens. La deuxième catégorie personne : Elle veut renoncer à son attachement désordonné mais garder le bien, un peu comme si Dieu allait accomplir sa volonté sans qu’elle n’ait à décider par elle-même. La troisième catégorie personne : elle veut se détacher de tout attachement désordonnés aux biens acquis. Elle ne s’attache pas à garder le bien ou à le laisser. Mais elle veut le garder ou bien l’arrêter selon ce que Dieu met dans sa volonté et ce qui est le meilleur au service de la gloire de Dieu et sa louange. En attendant, elle veut considérer qu’elle a tout ce qu’il lui fait et travaille à ne pas demander autre chose sauf si cela la pousse au service de Dieu. Alors son désir sera dans la
possibilité de servir Dieu d’une meilleure façon. Et c’est en fonction de cela qu’elle décidera. En pensant à ces trois personnes en dehors de moi je peux arriver à découvrir les attachements de mon cœur, et cela m’aidera à éviter les fausses décisions et arriver aux décisions qui donnent la vie. C’est l’objectif de l’exercice comme l’objectif de l’exercice des deux étendards.